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Etanchéité à l’air : le nouvel enjeu énergétique
Isolation thermique
5 minutes min

Etanchéité à l’air : le nouvel enjeu énergétique

Posté le 23.02.2021 - mis à jour le 24.08.2021

En limitant les flux d’air parasites et le gaspillage d’énergie, la maîtrise de la perméabilité à l’air constitue un enjeu majeur dans le cadre des objectifs d’amélioration de la performance énergétique des bâtiments (fixés par le Grenelle de Environnement). La mise en application de la réglementation thermique 2012 rend d'ailleurs obligatoire le traitement de l’étanchéité à l’air pour l’ensemble des bâtiments d’habitation.

Qu'est-ce que l'étanchéité à l'air ?

L’heure étant à la maison basse consommation, les acteurs du bâtiment s’orientent vers une nouvelle conception de l’enveloppe à la fois isolée, saine et ventilée. Cette nouvelle approche du bâti permet de traquer les fuites d'air dues aux défauts dans la construction et synonymes de diminution de l’efficacité de l’isolation thermique.

Pourquoi améliorer la perméabilité des bâtiments ?

Améliorer la perméabilité des bâtiments aujourd’hui c’est :

  • assurer une bonne qualité de l’air intérieur grâce à la maitrise des flux d’air,
  • améliorer le confort acoustique et thermique en éliminant les entrées d’air parasites,
  • diminuer la facture énergétique du bâtiment (limiter les déperditions, optimiser les rendements des VMC),
  • pérenniser la conservation du bâti en éliminant les risques de condensation des flux d’air parasites qui sont l’origine du développement des salissures et moisissures,
  • améliorer la qualité de l'air intérieur.

Où passent les fuites ?

Dans un bâtiment qui n'a jamais été traité concernant la perméabilité à l’air, les fuites constatées, bien que très diffuses, se situent aux interfaces. Les points sensibles peuvent être classés en 5 catégories (voir schéma ci-dessous).

La répartition des fuites met en lumière la sensibilité des liaisons au niveau des menuiseries et des interfaces avec le réseau électrique. Celles-ci sont les principales sources de déperditions.

schema deperdition air bâtiment

 

Comment exprime-t-on la notion de perméabilité de l'air ?

L’indicateur Q4 Pa-surf est utilisé dans le cadre de la réglementation thermique française et des labels et certifications BBC E nergie et E nergie +.

L’indicateur Q4Pa-surf est défini comme étant le débit de fuite d’air sous une pression différentielle de 4 Pa rapporté à la surface de parois déperditives (aire de l’enveloppe, hors plancher bas). Il s’exprime en m3/(h.m2) sous 4 Pa.

Quelles sont les exigences en matière d'étanchéité à l'air ?

Dans le cadre de la RT 2005, une valeur de perméabilité à l'air de 1,3 m3 par m² de paroi déperditive (hors planchers) par heure est prise en compte par défaut pour la note de calcul thermique.

Pour l’atteinte du niveau BBC et de la RT 2012 (applicable au 1er janvier 2013), c’est un niveau de perméabilité à l’air de 0,6 m3/(h.m²) qui est imposé en maison individuelle, ce qui représente un gain énergétique de 15 % sur l'ensemble du bâti.

Exigences_etancheite_air

 

Comment garantir un niveau d’étanchéité à l’air réglementaire ?

La réalisation d’une bonne étanchéité à l’air repose avant tout sur une démarche de qualité globale dans l’acte de construire et pas seulement sur l'utilisation de bons produits.

Dans ce but, le constructeur doit :

  • s’assurer que l’objectif d’étanchéité à l’air est précisé dans la consultation des entreprises et dans les contrats de sous-traitance,
  • identifier les liaisons sensibles et proposer un traitement adapté au principe constructif retenu ainsi qu’au réseau aéraulique le cas échéant,
  • informer les professionnels intervenant sur le chantier sur la façon dont les liaisons sensibles doivent être traitées,
  • planifier les points d’arrêts pour vérifier la pose correcte des matériaux de construction, équipements et produits d’étanchéité au cours du chantier conformément aux détails constructifs notamment,
  • documenter la vérification des points traités lors des points d’arrêts et plus généralement lors des visites de chantier ainsi que les mesures prises suite à des écarts constatés sur le chantier.

La prise en compte des points sensibles :

Il faut avant tout éviter de mettre en relation le volume chauffé avec un volume ventilé par de l'air extérieur. A titre d'exemples :

  • couverture : respect du CPT 35-60 avec pose d’une membrane étanche à l’air,
  • menuiseries : parfaite étanchéité entre gros œuvre et menuiseries (reprise éventuelle de la maçonnerie),
  • fumisterie : traiter l’écart au feu du conduit dans sa trémie,
  • fluides : disposer les équipements dans le volume chauffé et reboucher systématiquement toutes les canalisations traversantes (gaines, trémie pour l’évacuation des eaux usées dans un plancher d’étage, boîtier électrique dans un doublage…).

Solutions correctives

Pour améliorer l'étanchéité à l'air, pas de solution miracle. Il est important de veiller à la bonne mise en œuvre des matériaux tout au long du projet de construction.

Pour les maisons maçonnées, l'étanchéité à l'air des murs est assurée par les enduits de finition. Concernant les constructions bois, les pare-pluie et pare-vapeur contribuent à une bonne étanchéité des parois à condition de respecter leur mise en œuvre, de vérifier que le pare-vapeur n'est pas percé et d'utiliser des adhésifs adaptés.

Les joints des menuiseries peuvent être renforcés par des mastics à choisir selon leur performance en matière d'étanchéité.