
Les ponts thermiques de liaison plancher et mur
Au regard des déperditions globales d’un bâtiment, le traitement des ponts thermiques de liaison plancher / mur peut parfois sembler secondaire. Il s'agit pourtant d'une opération rapide et simple qui, en plus d’être une obligation réglementaire, offre de nombreux bénéfices pour la pérennité du bâti, la performance thermique et le confort des habitants.
Spécialiste de l’isolation, Placo® vous conseille sur les solutions à mettre en œuvre pour traiter ces ponts thermiques et garantir une enveloppe performante. Découvrez nos conseils et nos produits pour un bâti durable et sain.
1. Qu'est-ce qu'un pont thermique ?
Un pont thermique est une discontinuité d’isolation provoquant une déperdition d’énergie. On distingue deux grands types de ponts thermiques : les ponts thermiques intégrés et les ponts thermiques de liaisons.
Ponts thermiques intégrés
Les ponts thermiques intégrés sont créés dans une paroi par des éléments dont la conductivité thermique est plus élevée, par exemple un rail ou un appui métallique.
Ils peuvent également être dus à un défaut de mise en œuvre ou d’assemblage provoquant un décalage entre les éléments isolants.
Ces ponts thermiques ne sont pas à négliger car ils peuvent entraîner une forte augmentation des déperditions de la paroi, pouvant aller jusqu’à les multiplier par deux !

Ponts thermiques de liaisons
Les ponts thermiques de liaisons se retrouvent aux interfaces entre deux parois, typiquement entre une dalle et un mur, autour des encadrements de fenêtres ou au niveau des balcons. La déperdition thermique due à la discontinuité d’isolation entraîne un flux de chaleur du local chauffé vers l’extérieur ou vers un local non chauffé.
On parle dans ce cas de pont thermique linéique. Cette valeur Ψ (psi) est exprimée en W/(m.K) et varie de 0 (absence de pont thermique) à 1,5.

2. Pourquoi traiter les ponts thermiques ?
Une obligation réglementaire
Dans un bâtiment non isolé, la part des ponts thermiques dans les déperditions globales s'avère faible (environ 5 %) car la perte de chaleur s'effectue principalement en partie courante des parois.
En revanche, sur un bâti dont l’enveloppe est fortement isolée, la part des déperditions dues aux ponts thermiques augmente logiquement et peut représenter entre 10 et 40 % des déperditions totales selon la typologie de bâtiment.

Depuis la première réglementation thermique de 1974, face à une enveloppe de mieux en mieux isolée, la part des ponts thermiques dans les déperditions du bâtiment n’a donc cessé d’augmenter, jusqu’à la RT 2012. Cette dernière a intégré deux garde-fous relatifs au traitement des ponts thermiques pour les bâtiments neufs :
- Une valeur limite pour le Ψ entre le plancher intermédiaire et le mur extérieur de 0,6 W/(m.K),
- Une valeur limite globale de l’ensemble des ponts thermiques du bâtiment (relative à sa surface) fixée à 0,28 W/(m²SHON RT.K), qui permet une certaine flexibilité dans les choix constructifs en autorisant une compensation entre les différents ponts thermiques.
En définissant ces garde-fous tout en laissant le choix de la solution constructive au maître d’ouvrage, la RT 2012 a donc imposé le traitement des ponts thermiques et a été un véritable accélérateur dans leur traitement systématique sur les constructions neuves.
Un moyen de réduire la consommation énergétique
Réduire les déperditions d’énergie, oui, mais dans quel but ?
L’énergie la moins chère étant celle que l’on ne consomme pas, réduire les déperditions va permettre de réduire les consommations d’énergie et donc d’alléger la facture énergétique pour les occupants du bâtiment.
Concrètement, le non traitement des ponts thermiques des planchers intermédiaires peut entraîner une augmentation de la consommation d’énergie d’un bâtiment de 5 à 25 %, selon les modes constructifs retenus et le type d’énergie employée.
Cet impact sur les consommations d’énergie est également observable sur la performance environnementale et sur les émissions de gaz à effet de serre : la surconsommation due aux ponts thermiques non traités représente ainsi 11 % des consommations dans l’Analyse du Cycle de Vie (ACV) du bâtiment, ainsi que des Émissions de Gaz à Effet de Serre (Eges) de 60 kgeqCO2/m² sur la durée d’exploitation de 50 ans.
En maison individuelle, l’emploi de rupteurs de ponts thermiques va permettre de gagner environ 8 points de Cep – la consommation d’énergie primaire du bâtiment en kW par m² et par an, incluant le chauffage, la production d'eau chaude sanitaire, la climatisation, l'éclairage et les auxiliaires (l’un des indicateur-clés de la RT 2012).
Un gain non négligeable au regard du faible coût de ces produits et de leur simplicité de mise en œuvre !
Ne pas traiter les ponts thermiques dégrade donc sensiblement l’impact environnemental du bâtiment et augmente considérablement la consommation d'énergie et les émissions de gaz à effet de serre.
Une question de pérennité et de confort
Au-delà des questions de performance et d’économies, le traitement des ponts thermiques est crucial pour la pérennité du bâtiment sur toute sa durée de vie.
Prise en charge à la construction de l’ouvrage, dès les travaux de gros œuvre, cette opération va garantir un bâti performant à long terme. En effet, contrairement aux équipements qui peuvent être améliorés au fil du temps et des évolutions techniques, les ponts thermiques de liaison ne peuvent pas être traités à posteriori : ne pas les traiter revient donc à laisser à plusieurs générations d’habitants un bâti déficient et source de pathologies.
L’une de ces pathologies est la formation de moisissures, qu’on retrouve le plus souvent aux jonctions des parois intérieures ou autour des menuiseries.
Dans ces zones, si le pont thermique n’a pas été traité, la température superficielle de la paroi peut être beaucoup plus basse que celle du local chauffé, créant une condensation qui peut entraîner l’apparition de moisissures. Ces dernières peuvent avoir des répercussions importantes sur la qualité de l’air intérieur et donc sur la santé des occupants.

Apparition de moisissure aux angles des liaisons plancher mur en cas de discontinuité de l’isolation. Une zone froide se crée en surface et favorise l’apparition de condensation et, à terme, de moisissure.
Les sensations de sol froid (près des jonctions avec les murs), les parois froides ou les remontées d’humidité des vides sanitaires sont d’autres effets néfastes pour le confort des habitants qui peuvent survenir en cas de non traitement des ponts thermiques.