
Carrière de gypse de Cormeilles-en-Parisis
La carrière de Cormeilles-en-Parisis est située dans le Val d’Oise (95), sur les communes de Cormeilles-en-Parisis, Argenteuil, Franconville et Montigny-les-Cormeilles.
Exploitée à ciel ouvert pendant près de deux siècles, elle est désormais exploitée en souterrain. Le gypse extrait est exclusivement destiné à l’usine de Cormeilles pour la fabrication des plâtres industriels et de moulage ainsi que celle des carreaux de plâtre.
1. Les chiffres clés du site
- Superficie : 80 ha pour l'extraction souterraine + 86 ha pour le réaménagement de la carrière à ciel ouvert
- Effectif : 14 salariés et 10 sous-traitants permanents
- Extraction de gypse : 350 000 tonnes/an
- Certification : ISO 14001

Le saviez-vous ?
Ouverte en 1822 par Pierre Etienne Lambert, la carrière de Cormeilles-en-Parisis a fait la renommée du plâtre de Paris.
Plus de 200 ans plus tard, elle a toujours une incidence économique très importante puisqu'elle assure 10% de la production nationale de gypse et 15% de celle de l'Ile de France.
Compte tenu de la pureté exceptionnelle de son gypse, environ 60% du plâtre exporté par la France provient de Cormeilles-en-Parisis.
2. Du ciel ouvert au souterrain
Jusqu’en août 2016, la carrière de Cormeilles-en-Parisis était exploitée à ciel ouvert. Depuis, Placo® a été autorisé à extraire le gypse en souterrain, sous le domaine régional des Buttes du Parisis, ce qui permet de continuer à alimenter l’usine de Cormeilles pour une durée de 30 ans.
Pourquoi exploiter sous les buttes du Parisis ?
La butte du Parisis s'étend sur près de 500 ha. Les couches géologiques sont constituées des sables de Fontainebleau (environ 45 m d'épaisseur), puis de marnes et d'argiles (environ 25 m), au-dessous desquels se trouvent les trois couches de gypse dont la plus haute (dite de 1ère masse) présente une épaisseur de 16 m et une pureté exceptionnelle.
Compte tenu de l’existence de cette importante ressource, Placo® souhaitait privilégier un approvisionnement de proximité et un transport par voie interne, sans emprunter le réseau routier public.
L’alimentation en gypse de l’usine à partir d’une autre carrière de la région parisienne aurait généré un trafic supplémentaire sur les voies publiques de 80 camions en moyenne par jour pour acheminer le gypse jusqu’à l’usine.
Exploiter en souterrain sous les buttes du Parisis était donc la solution rassemblant les meilleures conditions économiques, industrielles et environnementales pour pérenniser l’activité plâtrière à Cormeilles.
Les aménagements réalisés
Pour permettre cette exploitation souterraine, plusieurs aménagements ont été nécessaires.
Un puits d’aérage, situé à l’intérieur du périmètre de la carrière à ciel ouvert, a ainsi été construit pour assurer la ventilation de la carrière.
Pour délester le trafic poids lourds entrant par le Sud de la carrière sur la RD48, un nouvel accès au Nord a été créé et mis en service en juillet 2018. Cela a notamment nécessité l'aménagement du rond-point existant et le renforcement de la route d'accès y menant (RD122).
Enfin, un accès définitif à la future carrière souterraine a dû être construit : il s’agit de la descenderie de 150 m de long.
3. L’exploitation de la carrière souterraine
Extraction et traitement du gypse
L’exploitation souterraine consiste à creuser dans la 1ère masse de gypse, à environ 70 mètres sous la surface, des galeries orthogonales de 8 m de large en laissant entre elles des piliers carrés de 10 m de côté.
Extrait par tirs de mine ou mécaniquement selon les secteurs, le gypse est chargé dans des camions qui le transfèrent vers une aire de concassage/criblage par voies internes, avant d’être stocké dans les halls de l’usine.
A noter qu’aucune exploitation n’aura lieu sous les infrastructures et le bâti, ni sous la partie centrale du fort de Cormeilles (bâtiment des officiers et casernement).
Il n’y a par ailleurs aucune installation en surface dans le domaine public liée au fonctionnement de la carrière.
Mise en sécurité et remblaiement complet des galeries
Après l’extraction par tirs de mines, le toit et les parois des galeries sont purgés, c’est à dire grattés pour en faire tomber les parties superficielles écaillées. Des boulons d’ancrage sont posés pour consolider le toit des carrefours de galeries. Un filet de protection peut alors être fixé pour une sécurisation maximale.
4. La finalisation de la remise en état de la carrière à ciel ouvert
Le projet de remise en état de la carrière à ciel ouvert a été élaboré par un bureau d’étude en écologie choisi par l’Agence des Espaces Verts d’Ile de France (AEV), en concertation avec les collectivités locales et les services de l’Etat.
Engagé depuis plus de 20 ans, il s’inscrit dans le domaine régional des buttes du Parisis. L’objectif : reconstituer le profil de crête de la butte de Cormeilles, en harmonie avec le paysage local.

Le comblement progressif de la carrière est réalisé avec les matériaux de découverture du site (marnes et sables) et avec des apports extérieurs de terres et matériaux inertes issus des chantiers de terrassement situés à moins de 10 km de la carrière. La provenance de ces matériaux est à tout moment connue et contrôlée par un plan d’assurance qualité.
Les espaces boisés alterneront avec des espaces plus ouverts de prairie ou clairière, maintenant des points de vue multiples sur le nord et le sud de la butte. Des chemins piétons seront également aménagés en continuité avec les axes de déplacements existants et tout un réseau de mares, d’étangs, de zones humides marécageuses et de bassins secs permettront de gérer les eaux pluviales tout en diversifiant les milieux pour enrichir la biodiversité locale. Enfin, pour témoigner du patrimoine géologique du site et de l’activité de la carrière, des fronts de gypse, de meulière et de sable seront préservés.

A terme, ce sont une centaine d’hectares réaménagés qui auront été cédés gratuitement à l’AEV pour la création d’un grand parc régional, incluant une plaine sommitale aisément praticable par le public.
Le saviez-vous ?
La carrière a fait l'objet en septembre 1990 d'une convention pilote avec l'Etat, le Syndicat Intercommunal de la Butte de Cormeilles, les communes limitrophes et l'AEV. Cette convention prévoit la cession à titre gracieux, tranche par tranche jusqu'en 2034, de 120 ha remis en état à l'Agence des Espaces Verts (AEV).
Aujourd’hui, 65 ha ont été réaménagés dont 60 ha déjà restitués à l’AEV, ce qui lui a permis d'ouvrir au public d’un ensemble homogène de 40 hectares en 2017.
5. Un suivi environnemental régulier
A l'aide de bureaux d'études spécialisés, Placo® réalise un suivi régulier de l’impact environnemental de l’exploitation (poussières, eaux, bruits, vibrations).
Les résultats des mesures faites dans le cadre de ce suivi environnemental sont régulièrement présentés lors des Commissions de Suivi de Site (CSS), qui ont lieu chaque année.